Jusqu’au rachat de Beats, la vision stratégique d’Apple n’avait rarement été mise en défaut. Le rachat de Beats bouscule le mythe avec des doutes plus que sérieux autour du développement d’iTunes Radio.
Le service de streaming musical, apparemment gratuit, est en réalité basé sur des playlists évolutives et financé par la publicité… et la souscription payante à iTunes Match !
Apple : une marque devenue trop arrogante et donc aveugle ?
Le site BuzzFeed, citant des sources internes chez Apple, explique le rachat de Beats Electronics comme la conséquence de « l’arrogance » de certains managers à ne pas écouter le marché. Aussi les chefs de projet iTunes Radio auraient-ils délibérément évité d’étudier la concurrence. Jusqu’en 2012, date de lancement d’iTunes Radio, certains ignoraient encore que Spotify est un service « à la demande » et non une simple radio personnalisable. Pire, l’équipe technique en charge du développement d’iTunes Radio continuait à écouter sa musique sur Spotify ou Pandora, même après le lancement commercial du service : ces services sont tout simplement meilleurs que celui qu’ils ont développé ! Sur Spotify, chacun construit sa playlist. Sur iTunes Radio, cette liberté n’existe pas. Cette différence fondamentale est peut être la raison du rachat de Beats et de son service de streaming musical…
Un manque de discernement ou un approche trop mercantile ?
Cette crise n’est pas sans rappeler celle de Ping, le service de recommandation créé par Apple en 2010, et fermé 2 ans plus tard, faute de rentabilité.
Ne vous y trompez pas, Apple n’était pas « intéressé par faire un réseau social, mais uniquement par créer des opportunités de ventes ». Amusant de constater que Spotify ou Pandora sont devenus des réseaux sociaux musicaux rentables, eux.
Triste bilan pour Apple
Un an après le lancement d’iTunes Radio, le bilan économique ne serait pas bon, tout comme les retours d’expérience utilisateur. Toujours selon les sources internes, Apple n’arriverait plus à « toucher les générations les plus jeunes », qui ne considèrent plus la marque comme branchée. Ce qu’il avait pourtant réussi en sortant l’iPod et iTunes il y a 10 ans.
Le rachat de Beats est historique par son prix, 3 milliards de dollars pour rattraper une erreur de conception interne. Mais c’est surtout sa symbolique qui frappe : jusqu’à maintenant, Apple n’avait jamais eu besoin d’aide extérieure pour ses développements.
Steve Jobs, paix à son âme, doit faire des loopings dans sa tombe…